ANTICIPER LES JOP : LA CYCLOLOGISTIQUE EN QUAIS DÉPORTÉS

Réfléchi de longue date, et en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques, Heppner organise certaines de ces livraisons dans Paris en faisant usage de quais déportés couplés à de la cyclologistique.

À 8h un mercredi matin, l’entrepôt d’Heppner à la Courneuve est en pleine effervescence. Une trentaine de semi-remorques ont approvisionné le hub de colis la nuit précédente. Le tri, permettant de répartir les tournées en Île-de-France, commence dès minuit et se poursuit jusqu’à 7h. Ensuite, les chauffeurs-livreurs s’affairent à charger leurs marchandises tout en organisant leur tournée à venir.

Trois tournées sont un peu particulières : une partie des colis embarqués sont réservés à des cyclologisticiens qui livrent ensuite beaucoup plus facilement sur les dernières centaines de mètres. Le système d’information traditionnel de la logistique permet de connaître en avance le poids d’un colis qui sera réceptionné mais pas ses dimensions. Or, il est nécessaire de connaître également cette donnée pour pouvoir optimiser l’attribution des colis à des cyclologisticiens. Cette attribution se fait le matin même avec l’expertise du chauffeur en charge de la tournée.

Une fois le camion chargé, il entame sa tournée sur sa zone de livraison et se dirige vers la seconde étape importante du processus : le transbordement des colis vers les vélos-cargos. Sur une tournée complète, 3 ou 4 points de rencontre sont fixés avec les opérateurs à vélo-cargo. Ces points ne sont pas forcément fixes et sont communiqués en direct par le chauffeur-livreur qui gère la tournée. La rupture de charge s’effectue sur une place de livraison et dure entre 2 et 10 min. Le chauffeur doit déposer les colis, expliquer les tournées aux coursiers et transmettre les récépissés de livraison.

Pour cette étape, l’aménagement de l’espace public n’est pas encore optimal : des places dédiées, plus grandes et abritées, permettraient d’organiser le transfert de colis en assurant la sécurité des livreurs et des marchandises.

Après le transbordement, les coursiers à vélo-cargo peuvent opérer dans leur zone de pertinence optimale : un territoire urbain dense et congestionné. C’est leur intérêt principal en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. En théorie non soumis aux contraintes d’accès aux périmètres bleus et rouges et beaucoup moins impactés par la congestion dans la capitale, ils permettent aux transporteurs d’assurer une continuité de service. À ce stade, entre 80 et 100 points de livraison sont confiés à Cygogne, Carton Plein et Narvélos dans Paris intra-muros ou la Seine-Saint-Denis.

L’expérimentation est une opportunité pour Heppner de fiabiliser le processus. Cette période permet aux cyclologisticiens de monter en compétences et en connaissances des tournées. Afin de rencontrer notamment la stratégie de décarbonation du groupe, l’idée est de pouvoir pérenniser la démarche au-delà des Jeux Olympiques et Paralympiques. La rentabilité économique, qui est une condition nécessaire, est d’ores et déjà atteinte sur certaines tournées. Les leviers d’optimisation envisagés sont :

• Augmenter la capacité du camion qui assure la traction vers les vélos-cargos
• Sécuriser les points de rencontres
• Optimiser l’organisation des points de rencontre
• Réduire le temps de déchargement sur l’espace public.

Les multiples contraintes que génèrent les Jeux permettent de stimuler l’innovation dans le milieu de la logistique. Le dispositif exceptionnel d’Heppner permet de tirer parti du meilleur de la cyclologistique tout en s’affranchissant de la contrainte foncière.

Merci beaucoup à Christophe Schmitt, Kevin Duret et les coursiers de Cygogne.fr pour l’immersion dans cette expérimentation.