Gurvan Van Zwol, laveur de vitres à Nice, n’a jamais besoin de faire de publicité : « 90 % de mes clients m’ont vu dans la rue. » Son biporteur, doté d’un imposant caisson, « plus volumineux qu’un coffre de voiture » et floqué aux couleurs de son entreprise, se glisse partout, des ruelles de la vieille ville aux routes en lacets qui montent à l’assaut des collines. Comme tous les cyclologisticiens, il sait que son image écolo séduit certains clients, et en rebute d’autres. Ces artisans, prestataires de services ou livreurs, réunis dans l’association Les Boîtes à vélo, répondent, par leur existence même, à toutes les objections opposées à la réduction de la place de la voiture. « Oui, on peut circuler en ville, livrer à l’heure, se garer gratuitement », résument-ils quand on s’étonne.